Retour à la page des scores |
Sous l’arbre de l’été, qui n’est pas un noyer
(ce serait trop de fraîcheur),
les enfants font la sieste.
Le poignet sur le front, et le poing serré sur l’invisible épée,
ils semblent se remettre de fragments d’histoires héroïques,
et les couvertures sur quoi ils sont couchés sentent encore le suint des troupeaux
de l’Exode
qu’on avait perdus pour être pris comme gendre par la tribu voisine.
Il en est un auquel l’ombrage percé fait une peau de faune.
Au-dessus, une cosmogonie de moucherons qui s’énervent annonce de l’orage
pour ce soir.
(Rabattant sur elle la dernière lame des persiennes, la main de la mère
disparaît
dans le noir de la chambre toujours tiède et coupable.)
Pendant quelques minutes, le sommeil des enfants est si profond
qu’il les rend très proches des dormeurs des antipodes où c’est la
nuit.
C’est la vraie fraternité des hommes.
Retour à la page des scores |