Texte de Dominique Pagnier
Musique de F. Cotinaud © 2000
Repli
‘ ilperel ’
La femme qui crie fort à cause du désordre et de la porte ouverte faisant
des courants d’air, il ne l’entend pas. Il sent plutôt la ruine de cette idée
d’amour qui lui était venue à propos d’une silencieuse.
(Le crépuscule l’avait montrée dans le fond d’or d’une cuisine dont
la fenêtre close retenait le bruit du soin des choses. Tout le pays derrière
lui, la grille, la rue, le mail, ravageait de ses derniers reflets la poitrine de
la belle, plaçant sur ses entrailles comme un faible vitrail et plus de douceur
que la chair n’en donnerait jamais.)
Les traces d’affection que, sous la forme de buée, laisse son haleine sur
le carreau de la chambre composent vaguement la figure de cette fille. Aux endroits
qu’il essuie du doigt pour voir dehors le soleil gâché du lointain,
il y a une sorte de pleur.
Les textes de D.Pagnier sont tirés du recueil
"La faveur de l'obscurité", autorisation © Editions Gallimard.
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