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Label Musivi - Musiciens
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Dossier de presse
extraits

PEACE WARRIORS
le fanzine des musiques inespérées
(à propos du CD Loco solo)

“Le saxophoniste François Cotinaud est riche de références multiples, musicales, littéraires, poétiques, picturales et sa musique en est nourrie. Ce que l'on a avant tout dans cet enregistrement c'est un homme seul avec son instrument qui dans un silence de qualité se met à produire un son de qualité. En explorant toutes les combinatoires de ce binôme apparemment simpliste, il entreprend d'édifier une série de petites pièces très pures qui semblent couler de source. Tour à tour le son se fait rond, feutré, strident mais toujours très maîtrisé. Parfois c'est une voix qui vient interrompre la musique pour nous livrer des propos d'une poésie incongrue. Et si les références sont présentes, elles sont totalement induites par le jeu de F.C. et il semble que c'est par inadvertance que s'y insinue une pièce de Berio ou une mélodie toute nue de Monk ou de Beethoven comme une mémoire qui se chercherait. C'est une musique qui respire, s'étire, s'emballe, glisse lentement de la rigueur métronomique d'un exercice de solfège à un swing intense. Une fantaisie féfléchie et même plutôt une réflexion sur la fantaisie. L'expression "jouer" prend ici tout son sens et F.C. semble éprouver du plaisir à ce jeu et nous le fait partager.”

Théo Jarrier

LE MONDE
(à Propos du CD Loco solo)

“Le saxophoniste François Cotinaud fut, il y a une vingtaine d'années, d'une formation rassembleuse de certains des musiciens qui comptent aujourd'hui - Denis Colin, Didier Petit, Bruno Girard... Il a enregistré, à deux reprises, en quartette, laissé un duo miraculeux avec le batteur Ramon Lopez; le voilà en solo. Le genre a ses histoires pour l'éternité, mais bien plus encore de démonstrations vaines. Cotinaud s'y risque et son Loco Solo est un grand bonheur. Les respirations, les mécaniques des instruments - ténor et soprano - participent autant à cette action musicale en relation directe à l'auditeur que le déroulé des mélodies. Une citation de Misterioso, de Thelonious Monk, et trois variations sur la Sequenza IX, de Luciano Berio, peuvent donner les clés - jazz et musique contemporaine sources de l'improvisation - des musiques très personnelles créées par le saxophoniste. Par son sens de l'espace et du volume, une sonorité claire, le délié du découpage rythmique, Cotinaud fait de ses expressions spontanées des histoires chargées d'une sereine beauté”

Sylvain Siclier

JAZZ MAGAZINE
FRANÇOIS COTINAUD Loco Solo
(Musivi MJB 006 CD/Mélodie) Cotinaud (ts, ss, voc) - Patrick Geffroy (peintures)

En toute amitié. Et à l'image de ces toiles de Patrick Geffroy (Passages des Ombres) qui habitent le livret, ombres totémiques qui décampent, rongées peu à peu par leur propre peinture, cet album devient vite éclatant parce qu'il nous donne tout simplement à écouter la propre musique de ce saxophoniste improvisateur qui, à trois improvisations souveraines inspirées directement de la Sequenza IX de Luciano Berio, ajoute ses propres "purs gestes" à ceux d'autres compositeurs comme Monk (Misterioso) ou Beethoven (ah ! ces Modes à la Joie). L'ensemble serait à appréhender comme l'on visite une installation plastique (réussie, c'est à dire qui ne se résumerait pas à un étalage d'attitudes ... pour peu que vous vous rappeliez qu'une touche random existe sur votre lecteur)... Et sonnent les retrouvailles du texte avec la musique - ce que les paroles ont à voir -, ici rattrapées, non sans humour, avec l'aide de Baudelaire ou en faisant son Queneau (éblouissant), car le Cotinaud est un navigateur curieux. Qui aime le risque (solo). Celui travaillé au corps. Qui s'en imprègne. Se l'approprie. Et cet explorateur de sons sait heureusement oublier (désapprendre) ce qui a pu se faire avant, par d'autres. Alors ... quant à savoir si c'est encore du djaze ou déjà de "la" contemporaine ...

Bernard Froidefond