(texte de D. Pagnier, Rabelais, Baudelaire et F.Cotinaud)
Musique de F. Cotinaud © 2001


Version en format PDF : saxophone ténor Bb (partie 1)
clarinette Bb (partie 3)

Version en format PDF
: guitare (partie 1)
voix et guitare (partie 2)
guitare (partie 3)

Version en format PDF : trombone (partie 1)
trombone (partie 3)


Les généreuses

"Le monde a eu patience. Les villes sont récompensées d'un soir. Le compagnon retrouve dans le vin les figures dorées de la raison. Pénétrés de pensées secrètes pour le dieu violet, ses muscles font trembler le verre au bout des lèvres."

Bon, ça c'est Pagnier. Mais Rabelais en son temps disait pire: "Dépêchons ! Je mouille, j'humecte, je bois; et tout cela par peur de la mort. "
Il y a des raisons. "Si je ne bois pas, je suis à sec, me voilà mort.
Dans le sec jamais l'âme n'habite " (bis)
ASSEZ
"Qui ne sent pas qu'il boit, boit pour rien ! De ce qui entre dans les veines, la pissotière n'aura rien !"
ASSEZ
La libéralisation des biens et des services a-t-elle enrichi toutes les bourses ? Le vin est-il plus abondant ici-bas ?
ASSEZ
Désastres, inondations, attentats, tout est éloquent !

Lisez ceci : les bénéfices montent et on licencie.
ASSEZ
Baudelaire : "Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."
Car "le compagnon retrouve dans le vin les figures dorées de la raison".
Quelle heure est-il ? Vous m'entendez ? C'est l'heure pile !
L'alcool tue, mais l'alcool teste ! Plus rien que le vin qui atteste qu'il n'est rien.

"Aux étages plus sombres des maisons, les femmes perdent la raison de leur corps qu'elles réservent au recueillement d'une couleur perdue. Comment cette chair fonctionne, elles ne le savent plus; mais quand elles se dévêtent, la lumière profite de leur ignorance, rapportant leur ombre sur le mur de la chambre, et c'est tout leur jardin d'hormones qui avance plus généreux parmi les fougères d'eau contenues dans les plâtres.
Qu'elles se penchent pour caresser la terre, et elles n'ont plus honte d'être confondues avec des images de bêtes rapides !

Abusant de l'absence de son père, un enfant est conçu à cette heure. L'autre, on l'entend en bas, qui, à peine rentré, sacre en donnant des coups d'épaules aux cloisons pour se frayer, comme en un mystère, un passage dans l'inhabituelle régularité des choses du vestibule."

Les textes de D.Pagnier sont tirés du recueil "La faveur de l'obscurité", autorisation © Editions Gallimard.



François Cotinaud a interprété ce texte avec l'ensemble TEXT'UP à Nouzonville, Villemomble, Troyes, Avignon, Saint-Raphaël, Paris (salle Cortot), Limoges, Olivet, Lillebonne, Vichy, Paris (La Maroquinerie, Médiathèque Jean-Pierre Melville), Saint-Dizier, Le Havre, Bagnolet.
Vous pouvez retrouver une interprétation de ce texte dans le CD "François Cotinaud fait son Raymond Queneau" sur le
label Musivi .

Vous pourrez entendre une version de cette composition, de cette poésie mise en musique en concert.

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